La vérité qui fâche ! : « Ukraine : les masques de la révolution »
vilistia
DOCUMENTAIRE A REGARDER
N’ayant pas encore vu ce documentaire, je me garderai bien ici de le condamner ou de l’encenser, mais au vu de la polémique qui l’entoure sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, il semble bien que ce reportage sur les émeutiers qui ont déclenché la crise ukrainienne, ait mit sur la légende dorée du Maïdan, le doigt où ça fait mal !
Il y a 2 ans la place centrale de Kiev était la proie des flammes, prise en otage par des groupuscules extrémistes au service d’une opposition minoritaire qui n’avait obtenue que 7% des voix aux dernières élections présidentielles.
Ce coup de force de ces fanatiques néo-nazis, qui allait renverser le régime du Président Ianoukovitch n’a été rendu possible que grâce au soutien actif des néo-conservateurs étasuniens et de leurs laquais de l’Union Européenne rallumant les braises d’une guerre froide contre la Russie et avides de voir l’Ukraine tomber dans leur domaine militaro-industriel.
Depuis l’Ukraine a sombré dans un chaos total et son espace territorial artificiellement construit par les chantages de l’Histoire a explosé sous les revendications naturelles et légitimes des peuples de Crimée et de Novorossiya.
Depuis 2 ans, nous nous sommes engagés a libérer la Vérité et dévoiler les vraies racines de ce choc de l’Histoire que les médias officiels asservis au système ont tenté de travestir.
Notre révolte est multiple, anti-mondialiste, humanitaire, européenne, mais aussi contre la dictature de cette pensée unique qui met en esclavage la liberté de conscience et d’opinion.
Les médias officiels, dont la survie est lié à une dépendance économique au système sont devenus les hérauts d’une propagande servant les intérêts de cette ploutocratie mondialiste commanditaire des guerres de préemption menées par les gouvernements occidentaux en Ukraine, Syrie et ailleurs.
Il y a cependant encore des journalistes qui défendent l’honneur de leur profession passionnante et s’attachant à lui rendre sa liberté et briser les miroirs déformants du mainstream médiatique asservi. Quel est la nature exacte du reportage de Paul Moreira, je ne le sais pas mais le devine au travers des critiques hystériques lancées contre lui par les sympathisants ukrainiens.
Ce qui est révélateur, c’est que sous un vernis d’arguties incohérentes comme par exemple celle qui reconnait l’existence de « minorités nazies » au sein de la révolution mais « sans importance (il y aurait donc un quota acceptable ?) c’est une nouvelle fois une russophobie pathologique et délirante qui guide la critique et explose dans ses conclusions diverses, comme par exemple dans l’article de Libération du 29 janvier 2016 :
Canal+ met en images le discours du Kremlin pour qui « le plus dérangeant est que le reportage de Paul Moreira épouse au plus près la vision de l’Ukraine véhiculée depuis plusieurs années par le Kremlin. »
Dans ces réactions hystériques à l’encontre du travail d’investigation de Paul Moreira et avant même de l’avoir vu, le mainstream médiatique ne prouve q’une seule chose que ces journalistes devenus les fonctionnaires du ministère de la propagande de Washington sont bien devenus les nouveaux « nègres de maison » esclaves domestiques du Nouvel Ordre Mondial.
Erwan Castel, volontaires français en Novorossiya
Pour que vous puissiez apprécier par vous-mêmes ces soit disants « marginaux négligeables » du Maïdan, qui participent toujours aujourd’hui à l’exercice du pouvoir ukrainien et à la guerre menée contre la population civile du Donbass, vous pouvez consulter la photothèque suivante sur Pinterest encours de réalisation et d’autres liens que vous trouverez sur ce blog :
– L’incontournable site d’Olivier Berruyer : Ukraine (voir en particulier le chapitre 3)
Avant même que le documentaire de Paul Moreira ne soit diffusé, les Torquemada de la pensée unique lance une croisade contre cette autre vision des événements du Maïdan, et tout en se prétendant les parangons de la Démocratie et des Droits de l’Homme appellent à la censure et allument les feux totalitaires du bûcher de l’intolérance…
Les pro-atlantiste ukrainiens qui se se déchaînent en sciant la branche des valeurs de tolérance sur la quelle ils prétendent asseoir leur arrogance, font, dans leur majorité, partie de ces roquets russophobes qui appellent ouvertement sur les réseaux l’Ukraine a entrainer l’Europe dans une guerre totale contre la Russie, ainsi ce Andrïy Miroslav Tanchak qui lance une pétition réclamant l’interdiction pure et simple du documentaire à sur le site Avaaz .
Je tiens ici à préciser que JAMAIS DANS NOTRE RÉSISTANCE ET NOS COMBATS , NOUS AVONS RÉCLAMÉ L’INTERDICTION A NOS ENNEMIS DE DROIT DE S’EXPRIMER, persuadé que l’opinion libre ne peut se naître que du débat d’idées contradictoires. La censure n’est que l’expression de la faiblesse des fanatiques et des imbéciles (cumul autorisé) qui veulent cacher la vacuité de leurs idées…
Le débat sur MédiaPart
Voici ici la critique faite au documentaire « les masques de la révolution », qui dans une inversion accusatoire exemplaire reproche à Paul Moreira de servir une propagande russe anti-étasunienne. Reproche d’autant plus stupide que les USA ont reconnu eux-mêmes avoir été les commanditaires et même participé à ce changement de régime intervenu en Ukraine avec leurs soutiens financier (Nuland reconnait 5 milliards de dollars de subventions à l’opposition) politique (visite du Vice Président, du Directeur de la CIA etc…) et technique (formation et encadrement des manifestants, voire participation aux provocations meurtrières)
Paul Moreira répond point par point et en apportant les preuves à chacune des accusations de ses détracteurs. Nous voyons ici comment un travail d’investigation honnête et professionnel peut exploser les dogmes d’une mauvaise foi fondée sur le fanatisme et l’intérêt.
«D’où me venait cette légère impression de m’être fait avoir?»
L’intention était louable. Dans un documentaire qui sera diffusé sur Canal + le 1er février, le journaliste Paul Moreira se donne pour mission de voir le devenir des groupes ultranationalistes et d’extrême droite – Svoboda, Azov, Secteur Droit – qui ont émergé ou se sont développés en Ukraine il y a deux ans, à l’occasion de la révolution du Maïdan. « Les masques de la révolution » est le titre d’un reportage d’une heure en forme de réquisitoire contre les groupes armés d’extrême droite et le pouvoir américain censé les soutenir.
Un sujet important. Un sujet essentiel sur lequel il y a beaucoup de choses à dire. « Personne ne s’est vraiment demandé qui ils étaient », clame le journaliste dans la présentation de son documentaire sur le site de sa société de production. Personne ? Peut-être, à l’exception de tous les correspondants permanents ou envoyés spéciaux en Ukraine. Pour ne parler que de quelques médias majeurs français, Benoît Vitkine a pointé la question dès le début de la révolution (Le Monde1 , 2); Sébastien Gobert a fait plusieurs sujets dessus pour différents médias (Libération 1 et 2, RFI); Stéphane Siohan a couvert le sujet pour Le Figaro (1, 2, 3) Olivier Tallès pour La Croix; Emmanuel Dreyfus pour Le Monde Diplomatique , Céline Lussato pour le Nouvel Obs. Paul Gogo a fait le portrait d’un combattant du bataillon Azov qui montre toute l’ambiguité de ce genre d’engagements.
La liste des autres correspondants étrangers couvrant l’Ukraine serait beaucoup plus longue. Ceci sans même évoquer les chercheurs tels que Anton Shekhovtsov qui scrutent obsessionnellement ces groupes extrémistes et en font une analyse précise, par exemple ici même sur Mediapart. Le drame d’Odessa – plus de quarante morts asphyxiés et brûlés dans un immeuble au cours d’un affrontement entre groupes pro-Maïdan et pro-russes le 2 mai 2014 – est le fleuron de l’enquête de Moreira qui clame qu’on a « omis de raconter » cet épisode tragique en Occident. C’est oublier, bien sûr, son évocation dans tous les grands médias au moment des événements et plusieurs reportages un an plus tard (Le Monde, The Economist) pour faire le point sur l’enquête.Le postulat d’occultation du thème par les médias et les responsables occidentaux sur lequel démarre le documentaire est d’ores et déjà faux. Mais qu’importe : il y avait tellement de choses à évoquer et à comprendre sur les ultranationalistes en Ukraine, ceci d’autant plus que l’intérêt des médias a été happé par d’autres sujets brûlants.
Ce documentaire était le bienvenu, mais il échoue dans sa mission, point par point.
Le film est truffé de petites et grandes erreurs factuelles qui feront bondir les spécialistes de l’Ukraine contemporaine, mais passeront sans doute inaperçues du grand public. Ainsi, dès les premières minutes, le reportage montre un long plan du bataillon d’extrême droite Azov, avec brassards et drapeaux. En voix off, le journaliste explique la présence de ces drapeaux à la signalétique extrémiste sur le Maïdan. Faux : le bataillon Azov a été créé en mai 2014, soit deux mois après la fin de la révolution du Maïdan.
De même, l’odieux Igor Mosiichuk, l’un des personnages repoussoirs du film, est décrit comme le porte-parole des héros du Maïdan qui a « longtemps travaillé pour le Secteur Droit [l’un des groupes extrémistes] ». En fait, non seulement l’individu n’a jamais fait partie de Secteur Droit (il est proche d’Azov), mais il était en prison depuis 2011 quand la révolution a éclaté, et n’a été libéré qu’à la fin du Maïdan. Sur la question ethnique et linguistique, le film succombe aux clichés les plus rassis et refuse toute nuance en divisant le pays en « Russes » et « Ukrainiens », parlant chacun sa langue, les Russes se tournant logiquement vers la Russie, les Ukrainiens étant… Mais qui sont les Ukrainiens ? Le film n’en parle pas vraiment.
Mais cessons de pinailler. Après tout, la force d’un reportage télévisé n’est pas dans ces menus détails qui font les délices de nos querelles de spécialistes, mais dans sa capacité à rendre intelligible au plus grand nombre la place des mouvements d’extrême droite dans une société ukrainienne malmenée par la guerre. Pas sûr que le documentaire y arrive.
Au-delà du désintérêt manifeste et paradoxal de Paul Moreira pour les événements en Ukraine, le film frappe par ses points aveugles, ou disons par son silence sur tout ce qui dépasse le petit bout de sa lorgnette.
Alors qu’il parle de militarisation des groupes extrémistes, le documentaire n’évoque que d’une manière très sommaire la guerre dans le Donbass qui est pourtant la raison de cette militarisation, comme de celle de l’ensemble de la société. Le journaliste nous abreuve d’images de soldats en train de s’entraîner et de s’exercer au maniement des armes, sans jamais indiquer que la raison d’être de ces bataillons est une guerre ravageant l’Est du pays, laissant entendre que ces groupes se militarisent parce qu’ils sont d’extrême droite et cherchent donc forcément à constituer des commandos.
Dans sa vision, l’Ukraine post-Maïdan vit une vie normale. « Ainsi s’achevait en bonheur la révolution ukrainienne », clame le film en racontant la fin de la révolte du Maïdan, « tout est bien qui finit bien ». Dans ce tableau paisible, l’annexion de la Crimée par la Russie avec le soutien avéré de forces armées russes est présentée comme un moment lisse où la population majoritairement russe « a voté par référendum son allégeance à la Russie ». Mais le bonheur criméen sera gâché par le Secteur Droit, décidé à « affamer la péninsule » en bloquant son ravitaillement. Pour ce qui est du reste, les images montrées sont celles d’un Kiev estival et paisible, avec tout d’un coup, derrière des portails métalliques, des bases d’entraînement militaire qui font froid dans le dos.
« Les manifestants se sont transformés en combattants contre les pro-russes, à l’Est du pays », se contente-t-il de dire. Quelques minutes plus tard, les « pro-russes » en question sont dans le viseur de sa caméra: des femmes et des vieillards fragiles auxquels les bataillons sont supposés s’attaquer. Suit le récit du drame du 2 mai 2014 à Odessa, centré sur les larmes des victimes et un autre de ces personnages incontrôlables et radicaux, Mark Gordienko qui avait déjà fait l’objet d’un reportage du Monde en mai 2015.
Dans son évocation de ce moment tragique d’emballement où plusieurs dizaines de pro-russes perdront la vie dans un immeuble en flammes, le documentaire est clairement du côté des pro-russes (forcément fragiles) contre les pro-ukrainiens (forcément néonazis). La présence d’une auto-défense armée côté pro-russe, le basculement lorsque l’affrontement fait un premier mort (côté pro-ukrainien) et l’inaction avérée des forces de l’ordre ne sont mentionnés qu’à demi-mot dans le reportage, alors même que ces événements éclairent bien plus la tragédie d’Odessa que l’angle de l’action violente des groupes extrémistes choisi dans le film.
A certains moments pourtant, le reportage touche presque du doigt un vrai sujet, celui sur lequel un excellent travail d’enquête aurait pu être fait: la transformation de la société ukrainienne par la guerre, la raison pour laquelle les institutions d’Etat acceptent la présence d’éléments extrémistes au sein des bataillons combattants, la légitimité de ces bataillons dans la société, les débats qu’ils provoquent, leur recrutement et le degré de contrôle de l’Etat sur leurs actions.
Il aurait aussi pu faire un distinguo entre les différentes formes de nationalisme présentes aujourd’hui dans la société ukrainienne : nationalismes modérés et porteurs de valeurs démocratiques très majoritaires sur le Maïdan et dans les cercles du pouvoir; formes nostalgiques antisoviétiques qui se réfèrent aux combattants pour l’indépendance nationale du XXème siècle en occultant la collaboration de ces groupes avec les nazis ; nationalismes plus durs à composante ethnique représentés par Svoboda, de plus en plus minoritaires ; et enfin, le nationalisme d’extrême droite, ultra-minoritaire, qui considère la violence comme moyen d’action légitime et intègre quelques groupes néo-nazis.
Le film aurait pu s’appuyer sur les résultats électoraux des scrutins présidentiel et parlementaire de 2014 pour montrer la marginalisation de Pravy Sektor et la perte de vitesse de Svoboda – partis non représentés au Parlement faute d’avoir atteint un seuil minimal de voix, mais pointer la présence d’une dizaine d’ultra-nationalistes parmi les députés. Ce questionnement aurait pu donner une enquête riche et inédite. Mais au fond, toutes ces petites affaires ukrainiennes n’intéressent pas Moreira.
Car ce qui l’intéresse manifestement, c’est les Etats-Unis.
A trois reprises, il revient sur une scène qui a fait les délices des médias russes pro-étatiques : Victoria Nuland, Assistante du Secrétaire d’Etat américain, distribuant des gâteaux aux manifestants sur le Maïdan. Le geste un peu incongru de la diplomate américaine est devenu, pour les analystes russes, le symbole de l’intrusion des Etats-Unis dans la politique ukrainienne, destinée à affaiblir la Russie. « La diplomate américaine venue soutenir la révolution pouvait-elle ignorer la présence de groupes paramilitaires ? », interroge le journaliste, montrant au passage sa complète ignorance de la diversité du Maïdan, y compris de ses groupes d’auto-défense. Si la diplomate était là, c’était forcément parce que les Etats-Unis ont soutenu des groupes extrémistes.
« Les Etats Unis souhaitaient de toutes leurs forces le changement de régime politique à Kiev. Sans les forces d’extrême droite, ce changemen
Ukraine – La guerre secrète de Washington… vidéo fr
vilistia
26 Jan 2016
En décembre est arrivé un nouveau volontaire étasunien, David Simpson, qui s’est aussitôt rapproché des instances gouvernementales de la République de Donetsk et de l’agence internationale DONi qui a été autorisée a diffuser en exclusivité les premiers entretiens de cet ex-officier de la CIA venu rejoindre la rébellion du Donbass contre l’agression atlantiste menée en Ukraine par les USA et leurs laquais de l’Union Européenne.
Après les premiers entretiens réalisés par le Directeur de Doni News et qui ont abordé l’aspect géopolitiques de l’ingérence étasunienne en Ukraine, j’ai été invité par Janus Putkonen a réaliser en compagnie de Laurent Brayard une premier « entretien militaire » avec David Simpson. Cet entretien général dont vous trouverez un extrait vidéo ici aborde l’implication concrète et exponentielle des services étasuniens dans la crise ukrainienne en général et la guerre dans le Donbass en particulier..
Au cours de ce premier entretien, l’ex-officier de la CIA nous a confirmé qu’au delà d’un soutien politique et économique affiché par les occidentaux au nouveau pouvoir de Kiev, les USA avaient mis en place sur le terrain depuis l’affaire du « Maïdan » fin 2013, une intervention concrète de leurs services spéciaux, notamment de la NSA et la CIA…
Cette ingérence étasunienne incarnée par les visites de Ashton, Biden ou Brennan dès les premières mois de la crise ukrainienne, montre bien l’intérêt porté par les USA et le système libéral à cette région d’Europe, traditionnel « pivot stratégique » des confrontations historiques entre l’Est et l’Ouest.
Car aujourd’hui, il est évident que la crise ukrainienne n’est pas une simple révolution ukraino-ukrainienne, comme les médias serves occidentaux ont voulu nous le présenter, ni même seulement une guerre de préemption menée par une Union Européenne en souffrance de nouveaux territoires économiques à asservir. C’est une guerre par procuration menée en Ukraine contre la Russie fédérale par un système unipolaire libéral exsangue et qui cherche à retarder ainsi un effondrement sur lui-même.
Devant de tels enjeux vitaux, la ploutocratie a décidé de garder dans ses griffes l’Ukraine et ceci à n’importe quel prix y compris celui du sang ! Ainsi par exemple lorsqu’un accord est sur le point d’aboutir entre l’opposition et le gouvernement Ianoukovitch confronté à l’insurrection du Maïdan, les jours suivants, contre toute logique gouvernementale, près d’une centaine de manifestants et policiers vont être abattus par de mystérieux tireurs qui sabordent la Paix en provoquant un coup d’état sans appel pour un nouveau régime pro européen et atlantiste. La perte de la Crimée et le soulèvement fédéraliste de la Novorossiya incite les USA a engager une guerre terroriste contre les populations russophones d’Ukraine, on connaît la suite : plus de 10 000 tués, un territoire détruit et des centaines de milliers de victimes, blessées, déplacées, sans compter les destructions des infrastructures…
David Simpson a confirmé que les agents des services étasuniens sont présents en Ukraine et depuis le début de la crise :
– En tant que conseillers civils ou militaires, dans des missions d’assistance au sein des Ministères ukrainiens.
– En tant qu’instructeurs militaires, dans des missions de formations tactiques au sein des camps d’entrainement militaires.
– En tant que techniciens, accompagnant les livraisons de matériels spécialisés de l’OTAN délivrés en Ukraine.
Dans la guerre menée par Kiev contre le Donbass, l’implication croissante des agents et des militaires américains est également de plus en plus importante jusque sur la ligne de front…
– En tant que cadres ou spécialistes au sein des Sociétés Militaires Privées de type « Blackwater » financées et dirigées par la CIA.
– En tant que spécialistes des ressources de renseignement mises à la disposition de l’ATO (satellites, radars et télécommunications)
– En tant que conseillers militaires présents dans les cellules de commandement des états-majors.
Selon David Simpson on peut estimer à environ 3 000 l’effectif total des personnels étasuniens déployés sur le territoire ukrainien pour soutenir, encadrer et contrôler les différents services de sécurité de Kiev…
Abordant les actions de combat menées éventuellement sur le terrain, David Simpson a confirmé la forte probabilité d’opérations spéciales menées directement par le commandement des opérations spéciales étasunien comme par exemple l’assassinat du Commandant de la Brigade Prizrak,Alexei Mozgovoï. En effet selon lui, les renseignements nécessaires à la préparation d’une telle opération, le mode opératoire conforme à ceux de l’OTAN utilisé, et la réussite de l’exfiltration du commando par exemple, laissent à penser une implication de ressources techniques et humaines que seuls les services étasuniens sont aujourd’hui en mesure de déployer en territoire contrôlé par les forces républicaines.
Cette implication étasunienne est également présente jusque dans la préparation de l’armée ukrainienne à une nouvelle et future offensive sur le front du Donbass. Outre les accords permettant de fournir l’Ukraine en armement et matériels militaires de plus en plus offensifs, l’OTAN se positionne de façon quasi permanente sur le territoire de ce pays « non intégré mais allié » de l’organisation militaire sous commandement étasunien qui a défini la Russie comme son principal ennemi.
Ainsi des manœuvres et exercices militaires qui se déroulent depuis le début de la crise ukrainienne en mer Noire ou dans l’Ouest de l’Ukraine. Ces dernières constituent non seulement une véritable provocation vis à vis de la Russie, une mise en oeuvre à grande échelle de la coopération militaire entre occidentaux et ukrainiens, mais aussi et surtout la construction d’une réseau logistique stratégique pour une éventuelle intervention militaire en Ukraine (reconnaissance, voies et dépôts d’approvisionnement, implantation de réseaux de télécommunications et radars, zones d’atterrissage et d’héliportage etc…)
De fait, nous voyons aujourd’hui une armée ukrainienne qui ne s’étant pas encore relevée de ses défaites passées, cherche de nouveaux modes opératoires plus performants auprès de ses mentors étasuniens quitte à se soumettre progressivement à l’image de l’appareil politique et économique du pays à leurs procédures, à leur contrôle et même directement à leur commandement….
Plus que jamais, l’Ukraine est devenu le 51ème état nord américain…
Article de Vladimir I. Karpets, publié dans le magazine Zavtra le 24 septembre 2014. Il s’agit d’un aperçu du contenu de l’ouvrage de près de 600 pages paru en juin 2014 .
Plutôt qu’une stricte idéologie, le social-monarchisme est « la somme de l’histoire russe ». Il s’agit d’une « mission » que l’on peut définir comme suit :
la succession historico-spirituelle de la Rus’ antique, de Kiev et Novgorod, mais avant tout de la Rus’ Moscovite, en y incluant la succession romano-Byzantine (sans bien entendu s’y limiter), la succession légale de l’Empire de Russie, succession avant tout dynastique, sur base du serment de 1613 et de l’oukase de 1796 concernant la famille impériale, et la succession de l’organisation militaire et de l’organisation sociale de l’URSS (déduction faite du marxisme-léninisme qui s’y surajoutait).
Toute la « praxis russe » à venir doit être consacrée à la réalisation de cette synthèse. Bien entendu, tout comme on retranchera la dimension marxiste du legs soviétique, il conviendra de procéder de même avec les époques précédentes, et soustraire, par exemple, les liens du servage de l’époque 1762 (« Oukaze sur les libertés nobiliaires ») – 1862 ainsi que l’occidentalisation des couches sociales supérieures qui y était liée, et le « réformisme ecclésiastique » du XVIIe siècle. Il ne s’agit donc pas d’assurer la continuité d’une situation « brute », mais de la structure qui la porte.
Toutefois, dans la mesure où nous parlons du social-monarchisme dans un contexte politique réel, il convient que nous évoquions, fut-ce brièvement ses relations et interactions avec les idéologies politiques contemporaines (qui à notre avis commencent dans le passé).
Pour le social-monarchisme, dans le passé russe, ce qui importe surtout, c’est la tradition monarchique patriotique, depuis « l’Homélie sur la Loi et la Grâce » du Métropolite Hilarion de Kiev, en passant par la lettre du hiéromoine Philothée sur la Troisième Rome, le « Livre des Degrés royaux » du digne Tsar Ivan Vassilievich ‘’le terrible’’ et les chartes données par les premiers Romanov, jusqu’à la triade « Orthodoxie, Autocratie, Nationalisme» et les œuvres de Lev Tikhomirov, et Constantin Leontiev.La Russie en tant que Non-Occident, défendant sa liberté, hors des « geôles romano-germaniques ».
En cela, le social-monarchisme est pleinement solidaire avec les slavophiles, et particulièrement avec les eurasistes et les néo-eurasistes (moyennant certaines réserves relatives à l’idéocratie).
Tout regrettable que cela fut, le social-monarchisme ne peut quasi rien retenir des années qui naquirent dans le creuset de la guerre civile de 1917-1922. Reconnaissant le patriotisme, la noblesse personnelle de certains, et l’exploit des Blancs, nous ne pouvons admettre le comportement de la majorité des dirigeants en 1917, leur républicanisme ultérieur et leur indécision (à l’exclusion de quelques figures lumineuses).
Il est aisé de constater les limites des projets monarchistes de l’émigration, en général « non-réfléchis » et tournés uniquement vers le passé (à l’exception des « petits-russes » et en partie, de Solonevich, qui par ailleurs tombent souvent dans le « plébéisme culturel »).
« L’histoire rouge » ne commence pour nous qu’après 1924, à partir du moment où Staline lança au sein du parti un appel au peuple (qu’il désigna en tant qu’appel « léninien »), et elle devint alors russe, du moins du point de vue ethnique.
Ce processus culmina dans les années 1937-38, quand furent éliminés les « révolutionnaires-léninistes » et commença une restauration partielle de l’Empire, qui ne pu être menée jusqu’à son achèvement, le XXe Congrès consacrant la revanche des « léninistes ».
Si le stalinisme tardif des années 1943-1953 était parvenu à déployer son architecture d’État et avait été mené à son plein accomplissement, il eut été acceptable. Telle est le rapport au « passé soviétique ». Et on en admet de même les conquêtes, comme le bouclier nucléaire, le cosmos russe, les acquis sociaux, la médecine, l’éducation… Le social-monarchisme n’est ni une idée « anti-soviétique », ni une idée « soviétique », que cela plaise, ou non.
D’un autre côté, le social-monarchisme est bien socialisme, par opposition au capitalisme.Mais, il s’agit d’un autre socialisme, celui de la terre, du zemstvo, rejetant l’essence même du capitalisme, la domination du capital financier et même les intérêts bancaires. Mais il demeure loyal vis-à-vis des activités des entreprises privées dans le domaine de la production, limitées par la responsabilité sociale de ces dernières.
Dans ce sens, le social-monarchisme est plutôt proche de la social-démocratie. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une démocratie, ou plus précisément, qu’il s’agit d’une démocratie dans le sens antique du terme, au niveau de l’autonomie des communautés et des régions. La thèse des slavophiles, reprise par le social-monarchisme (« Au dirigeant la force illimitée de diriger, à la terre, la force illimitée de l’opinion ») n’est pas social-démocrate. Mais dans le domaine de l’économie, de nombreuses idées social-démocrates sont tout à fait créatrices. Tout étrange que cela paraisse, de nombreuses formes du socialisme, critiquées comme « classiques » dans le « Manifeste », sont plus acceptables que le « Manifeste » lui-même.
Mais avec le libéralisme, le social-monarchisme n’a rien, mais vraiment rien, en commun. Bien sûr on admet la liberté de travail et de création, mais la mise en œuvre de cette liberté est plus solide si elle est débarrassée de la dictature libérale de l’argent et d’une minorité polycriminelle.
Extrait de la première «Lettre à propos des affaires d’Orient» (Письма о восточных делах), publiée par Leontiev en 1882, dans le numéro 83 de la revue «Le Citoyen» (Гражданин), périodique littéraire et politique de Saint-Pétersbourg.
– – – – – – – – – – – – – – – – – – –
Lorsque nous réfléchissons aux affaires d’Orient, voulant nous rendre clairement compte de ce à quoi nous devons nous attendre et de ce qui serait le plus avantageux pour la Russie, il convient avant tout d’opérer la distinction entre notre idéal, l’objectif de nos projets et actions, et les moyens requis pour accomplir cette tâche.
Bien sûr, on choisira les moyens les plus faciles et accessibles. Toutefois, on se souciera de leur facilité et de leur accessibilité dans la mesure seulement où celles-ci ne nuiront pas à la grandeur et à l’étendue des idéaux. Si des moyens très aisés nuisent à la grandeur politique de l’idéal, il faudra leur préférer des méthodes plus difficiles et même certaines qui requerront les plus grands sacrifices.
J’aborderai plus tard le choix de l’un ou l’autre moyen. Maintenant, je veux partager avec vous mes réflexions favorites à propos de ce que doit être notre idéal conscient, ou de ce que sera vraisemblablement notre fatale destination. (J’utilise ici le mot «fatal», pas seulement dans son acception sombre, mais dans une signification plus large, en ce sens que la réalisation des destins historiques dépend bien plus de quelque chose de supérieur et d’imperceptible que d’activités humaines conscientes.
L’idéal conscient est nécessaire, mais il n’est réalisé qu’à peu près au moment où il devient un peu semblable au tableau, encore dépourvu de détails, de sa prédisposition, alors que cette dernière laisse entrevoir ses trait généraux.)
Notre idéal en matière de résolutions de la question d’Orient doit être le plus élevé, le plus large et hardi,le plus idéal, comme on dit, de tous les idéaux possibles. Voici pourquoi.
La Russie n’est pas simplement un État ; la Russie prise dans son entièreté, avec toutes ses possessions asiatiques, c’est un monde à part, avec sa propre vie, son régime politique particulier, mais qui n’a pas encore acquis une culture originale en termes de structure d’État. (Pour parler plus simplement, une structure différente de celles qui existent ailleurs).
C’est pourquoi nous ne pouvons envisager seulement le bannissement des Turcs d’Europe, ni seulement l’émancipation des slaves, ni même la formation d’une quelconque confédération des peuples slaves, des seuls slaves, mais bien une chose plus vaste, conceptuellement plus indépendante.
Commençons par les Turcs. «Le renversement de l’infâme joug de la Horde asiatique» peut occuper les esprits limités de nos coreligionnaires et compatriotes; mais il est grand temps que nous comprenions qu’aucun joug imposé par la violence d’un maître asiatique ne sera si infâme que le pouvoir volontairement admis par le peuple, de ses propres avocats, banquiers libéraux et folliculaires.
La violence ne peut déshonorer les gens autant que leur propre inconcevable stupidité. L’écartement des Turcs n’est qu’un procédé incontournable, un moyen inévitable, rien de plus.
Il est possible, mais oui, de parler de «la barbarie», etc. Et, si cela s’avérait utile aux fin d’agiter les gens plus simple, on pourrait même imprimer la déclinaison du mot «horde» à tous les cas, comme l’ont fait les journaux et magazines pendant la dernière guerre. Mais il convient aussi de se souvenir des vers de Trediakov : Garde l’œil sur la rive, et sache manœuvrer…
On ne peut de nos jours considérer un telle idée comme digne de l’attention sérieuse de l’intelligence russe. Le mépris envers les asiatiques, et la pensée de chasser les Turcs car ils ne sont pas libéraux, ni ouverts à l’industrialisation etc., car ils vivent selon des idéaux religieux, monarchistes et guerriers ; ce mépris et cette pensée ne sont pas nôtres, ni russes d’antan, ni slaves d’aujourd’hui ; ils sont banalement européens.
L‘idée de chasser les Turcs d’Europe et de les remplacer par des Russes au Bosphore n’appartient évidemment pas, en tant qu’idée purement politique, à l’Europe Occidentale. Jusqu’il y a peu, celle-ci considérait cette idée, et c’est vraisemblablement encore le cas aujourd’hui, du moins en partie, comme étant dangereuse, sinon, désastreuse dans le cadre des relations internationales.
Ainsi, cette idée anti-asiatique, est essentiellement émancipatrice, libérale,c’est à dire, plus ou moins destructrice. Cette idée aujourd’hui banalement libérale, typique de l’Europe Occidentale, n’est absolument pas nôtre pour ce qui concerne son origine et l’esprit culturel qui la sous-tend, et c’est seulement depuis les années ’60 qu’on l’agite devant nous avec grands succès et bonheur.
Elle ne plaît pas à l’Europe pour ce qui concerne l’équilibre des forces politiques, mais pour ce qui est de son origine et de son caractère, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une idée européenne. Il s’agit d’une des plus récentes applications des idées «d’égalité et de liberté» des individus, des classes sociales, provinces et peuples.
Dans toute cette affaire, ce qui est russe, c’est seulement l’application et l’exploitation très heureuse, comme je l’ai dit, de cette idée banalement européenne contemporaine, au profit de la Russie et de ses faibles coreligionnaires. (…)
Pourquoi l’Occident ne pourra jamais vaincre la Russie ni lui pardonner
vilistia
Historiquement et intuitivement, la Russie a combattu pour la survie de l’humanité. Bien sûr, les choses ne sont pas toujours énoncées ou définies dans ces termes. Pourtant, en plusieurs occasions déjà, cet énorme pays a résisté aux forces les plus puissantes et les plus malfaisantes qui menaçaient la survie même de la planète.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le peuple soviétique, en majorité des Russes, a sacrifié au moins 25 millions d’hommes, de femmes et d’enfants pour, à la fin, vaincre le nazisme. Aucun autre pays dans l’histoire moderne n’en a fait autant.
Immédiatement après cette victoire, la Russie, aux côtés de la Chine et plus tard de Cuba, s’est lancée dans le projet le plus impressionnant et le plus noble de tous les temps : le démantèlement systématique du colonialisme occidental.
Partout dans le monde, les masses opprimées se sont levées contre la barbarie impérialiste européenne et nord-américaine, et l’Union soviétique était prête à leur donner une lueur d’espoir en même temps qu’un soutien financier, idéologique et militaire important.
Comme un pays opprimé et ruiné après l’autre gagnait son indépendance, la haine de l’Union soviétique et du peuple russe s’est mise à croître dans pratiquement toutes les capitales du monde occidental. Après tout, le pillage de continents non blancs était considéré comme un droit naturel du monde civilisé.
Aux États-Unis et en Europe, des mots comme colonialisme et impérialisme ont rapidement gagné des connotations extrêmement négatives, ou du moins superficiellement. Il aurait été contre-productif d’attaquer, de diaboliser l’Union soviétique pour son soutien aux luttes de libération sur tous ces continents. Au lieu de quoi, des théories sur l’Empire du mal ont été élaborées.
La Russie a toujours été sur le chemin ; un pays colossal qui gâchait les projets brutaux de Washington, Berlin, Londres et Paris – des plans pour contrôler et piller la planète entière.
Mais ce qui était le plus noble étaient ses actes ; et les attaques contre elle d’autant plus insultantes.
La Russie a toujours possédé une énorme capacité à se mobiliser, à mettre en jeu toutes ses ressources pour atteindre un unique but humaniste et profondément moral. Il y a eu quelque chose de sacré dans ses luttes, quelque chose de plus élevé et de totalement indispensable.
« Lève-toi pays immense, lève-toi pour le combat à mort ». C’est ainsi que débute l’un des plus grands chants patriotiques de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque la Russie combat, alors tout ce qui compte, c’est la victoire. Aucun prix n’est trop élevé.
Le destin a choisi la Russie pour combattre pour le monde entier. Si vous ne croyez pas au destin, vous ne comprendrez jamais l’âme russe. Cela n’a rien à voir avec la religion – la Russie est principalement anarchiste et athée. Mais elle croit au destin et l’accepte.
En plus, la plupart du temps, la Russie n’a vraiment pas le choix. Elle a été confrontée soit à la victoire soit à la fin de l’humanité. Et lorsque le monde et sa survie ont été menacés, la Russie s’est toujours levée : indignée, effrayante mais aussi extrêmement belle dans son courroux et sa détermination. Elle a combattu avec chaque grain de sa terre, et chaque cœur de son peuple. Elle a presque toujours vaincu, mais à un prix terrifiant, enterrant des millions de ses fils et filles, plongée ensuite dans un chagrin et une douleur indescriptibles.
Et il n’y avait personne à ses côtés pour la consoler. Alors que les incendies continuaient à faire rage, que les larmes ruisselaient toujours sur les visages des mères et des veuves qui avaient perdu des êtres chers, le pays a été couvert de crachats, ridiculisé et humilié par les régimes occidentaux machiavéliques et leur propagande.
Son héroïsme a été dénigré, son sacrifice tourné en dérision. Il a été répété que ses millions de morts pour l’espèce humaine étaient en fait morts en vain.
En contrepartie de ses luttes héroïques, la Russie n’a rien demandé, excepté deux choses essentielles : la reconnaissance et le respect. Elle n’a jamais reçu ni l’une ni l’autre !
Aujourd’hui, encore une fois, la Russie se lève, lançant sa lutte épique contre État islamique ; cette horrible parodie de la religion musulmane – créée et armée par l’Occident et ses laquais régionaux vicieux.
La Russie devait agir. Parce que si elle ne le faisait pas, qui le ferait ? Après des siècles de croisades occidentales et les pratiques colonialistes les plus effroyables, il n’y a presque plus rien du Moyen-Orient, cette merveilleuse partie du monde, qui ne peut qu’être décrite comme l’un des berceaux de notre civilisation. Pillé et humilié, le Moyen-Orient a été réduit à une mosaïque pathétique d’États clients au service de l’Occident. Des dizaines de millions de gens ont été assassinés. Tout a été pillé. Les gouvernements socialistes et laïques ont été acculés et renversés.
J’ai beaucoup travaillé dans cette partie du monde et je peux témoigner qu’excepté l’Afrique, il n’y a pas d’autre région du monde qui soit aussi meurtrie et brutalisée par la rapacité et la barbarie occidentale.
Sans espoir, mortellement blessés et désespérés, deux anciens pays de ceux qui ont récemment souffert le plus – la Syrie et l’Irak – ont approché la Russie pour lui demander de l’aide.
Et la Russie a accepté de les aider.
Oui, bien sûr, j’entends déjà cette cacophonie en provenance d’Europe et d’Amérique du Nord à propos des intérêts de la Russie et de sa sphère d’influence. Parce qu’en Occident, rien n’est sacré ni ne peut l’être. Parce que tout doit être teinté de sombre sarcasme et de nihilisme… Si l’Occident se comporte comme un voyou, le reste du monde doit être peint dans les mêmes couleurs et les mêmes nuances. Après tout, l’Occident n’a pas d’alliés, il n’a pas de sentiments, seulement des intérêts. On me l’a répété, encore et encore, lorsque je travaillais dans des endroits détruits d’Afrique.
Mais je me fiche de savoir ce qu’ils disent à Paris ou Washington. Ce qui compte est ce qui se dit en Irak, en Syrie et au Liban. Et je vais vous dire comment c’est là-bas : si vous allez dans une boutique de coiffeur, là-bas, et que vous dites que vous êtes russe, les gens se lèvent et vous embrassent, et certains pleurent !
La Russie n’attaquera jamais d’autres pays, mais si elle est attaquée, sa colère peut être terrible, surtout si elle est au beau milieu d’une guerre. « Celui qui avec l’épée vient à nous périra par l’épée », a proclamé Alexandre Nevsky, le prince de Novgorod, au XIIIe siècle.
Le bombardier russe récemment abattu au-dessus de la Syrie par l’Armée de l’air turque a accru le danger d’une guerre régionale beaucoup plus étendue.
La Turquie, un pays membre de l’Otan, répand la terreur dans toute la région : de la Libye et de la Somalie à l’Irak, à la Syrie et sur son propre territoire kurde. Elle torture les gens, en assassine beaucoup, y compris des journalistes, elle vole pour des millions de leurs ressources naturelles et propage les enseignements djihadistes les plus extrémistes, principalement soutenus par le Qatar.
J’ai rencontré Recep Tayyip Erdoğan il y a de nombreuses années, au début des années 1990, lorsqu’il était maire de la ville où je léchais mes plaies tout en écrivant sur la manière dont l’Occident détruisait systématiquement la Yougoslavie.
« Parlez-vous le turc ? », m’a-t-il demandé lors d’une de nos rencontres.
« Pas bien, seulement un petit peu » ai-je répondu.
« Mais vous savez parfaitement prononcer le nom de notre parti ! Cela montre combien nous sommes importants. »
Dès notre première rencontre, j’ai su que c’était un mégalomane, un homme plein de complexe d’infériorité et une racaille agressive. Je ne pensais pas qu’il irait si loin. Il l’a fait. À cause de lui, des millions de gens souffrent partout dans la région.
Et maintenant, il a abattu un bombardier russe et envahi l’Irak.
La Turquie a combattu la Russie en plusieurs occasions et a presque toujours perdu. Puis, entre deux guerres mondiales, elle a réussi à survivre uniquement grâce à l’aide que lui fournissait l’Union soviétique. La Turquie devrait réfléchir à deux fois avant de faire les pas suivants.
La Russie ne se contente pas de faire la guerre. Ses combats pour la survie de l’espèce humaine sont à proprement parler une immense œuvre d’art, de la poésie ou une symphonie. C’est difficile à expliquer mais c’est comme ça. Tout est intimement lié.
Abattre le SU-24 russe par derrière est comme s’en prendre aux 25 millions de morts russes de la Seconde Guerre mondiale. C’est épouvantable et c’est imprudent. En Russie, ce n’est pas comme ça qu’on fait. Vous voulez vous battre, alors sortez et battez-vous, face à face.
Mais si vous tuez comme un lâche et si vous envahissez des pays voisins déjà dévastés, vous pourriez un jour vous trouver vous-même confronté non à quelques SU-24, mais à des escadres de bombardiers lourds.
La Russie ne peut pas être vaincue. Il y a à cela de nombreuses raisons. L’une est pragmatique : c’est une superpuissance nucléaire. Une autre est qu’elle combat d’habitude pour de justes causes. Et elle le fait de toutes ses forces et de tout son cœur.
Si ce n’était pas par la Russie, il n’y aurait pas la Planète Terre, du moins comme nous la connaissons. L’Occident et ses États chrétiens fascistes contrôleraient totalement le monde. Les non-personnes, les non-Blancs seraient traités comme des animaux (et même plus mal qu’ils ne sont traités aujourd’hui) : il ne resterait plus aucun contrôle et plus de limites au vol et à la destruction.
Le soi-disant monde civilisé (celui qui construit ses théâtres et ses écoles sur les fleuves de sang et les cadavres des autres) serait en marche vers le contrôle absolu et incontesté de la Planète.
Heureusement, la Russie existe. Et elle ne peut pas être vaincue. Et elle ne sera jamais vaincue. Toutefois, elle ne peut jamais être pardonnée par l’Occident pour se tenir du côté des damnés de la terre.